NOELS D'ENFANCE

Publié le par christiane choisnet

 

Je n'ai pas gardé de souvenirs précis des noels de mon enfance. Le seul fait précis dont je me souviens, je devais avoir 4 ou 5 ans, maman m'avait emmenée à Trélazé pour la venue du Père Noel quelques jours avant la date fatidique du 25 Décembre. Il y faisait froid et j'ai gardé la vision d'une foule agglutinée sur l'espace libre entre la rue Jean Jaurès et la ruelle descendant vers Malaquais. Si je ne me rappelle pas du tout de ce bonhomme Noel que nous attendions dans le froid vif, je me souviens très bien d'un homme sortant du bar tout proche venir chercher son vélo qu'il avait déposé le long d'un mur. Il demandait en vociférant d'une voix tonitruante à qui appartenait le pauvre petit vêtement d'enfant qu'une mère avait déposé et sans double oublié sur le guidon de son vélo. C'est cette image qui m'est restée car cet homme qui donnait l'impression d'un bonimenteur de foires contrastait avec la joie qui éclairait les visages des enfants et de leur maman dans l'attente du Père Noel. Le vêtement qu'il tenait à bout de bras ne ressemblait en rien à ceux d'aujourd'hui, à ces vêtements jolis et coquets que nous offrons aux mamans en cadeaux de naissance : l'époque n'est plus la même et les modes ont changé.

Toujours par souci d'économie, en effet, noel d'enfance ne donnaient pas l'occasion de réjouissances exagérées : juste une petite crèche en papier rocher installée sur une commode dans la cuisine et pas de festin familial d'autant que nous restions toujours seuls, sans famille, sans invité. Les jouets étaient aussi très simples. Pour l'un des tout premiers noels, mon frère et moi avions reçu une poupée en chiffons, rose pour moi, bleu pour lui. C'étaient les couleurs traditionnelles de l'univers de l'enfance à cette époque. Pour nos deux poupées, mon père avait confectionné amoureusement un lit en bois sur roulettes peint également en rose pour moi et en bleu pour mon frère. Ensuite, mon frère eut des jouets de garçons (mécano, osselets, etc...) et moi, j'ai eu droit à des dinettes, un baigneur que j'avais prénommé Joel et rapidement ce furent des "choses utiles".


Nous découvrions dans nos galoches une orange puis, dans certaines années plus fastes, un sabot en chocolat avec un Jésus en sucre portant un maillot rose ou bleu. Mes envies étaient souvent des jouets, surtout une auto à pédales pour mon frère et moi mais je savais bien que c'était trop cher pour nous. Les adultes ne peuvent imaginer ce qui marque si fort l'esprit d'un enfant qu'il s'en souviendra toute sa vie tant il est vrai que l'enfant focalise sur de toutes petites choses pour peu qu'il ne s'exprime pas, par timidité ou sous l'effet d'une éducation trop rigide, jamais les adultes ne saurons ce qui trotte dans la tête de leur enfant. Dans la tête d'un enfant, il y a des rêves, des peurs, des envies, des questions. Il y a aussi des frustrations....

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