JE COMMENCE A TRAVAILLER A DIX-HUIT ANS

Publié le par christiane choisnet

Auprès du cinéma des Variétés, le café "branché" du boulevard Foch à l'époque. 

 

En février 1964, j'effectue mon premier emploi et c'est le début de ma carrière de "bureaucrate" qui aura duré quarante-deux années.

En octobre de la même année, le Directeur du Cadastre vient se présenter à la maison pour m'embaucher sans aucun examen préalable : impensable aujourd'hui. Il faut dire que nous n'avions pas le téléphone à la maison, d'une part et que d'autre part, c'était le plein emploi et certains secteurs manquaient de main d'oeuvre même dans les bureaux.

Je me souviens de ce premier emploi au Cadastre dans des bureaux archaiques. Le Directeur était un homme d'attitude débonnaire. Il se promenait dans les allées aux rayonnages gigantesques pleins de dossiers poussiéreux, lui silencieux, toujours en blouse grise. Moi, j'étais payée à la tâche, c'est-à-dire au nombre de parcelles calculées : autant dire que ce n'était pas un travail à plein temps.

 


Auprès du cinéma des Variétés, le café DUPONT, le café "branché" du boulevard Foch à l'époque. 

Et.. en face se trouvait la banque.
 

 

Trois mois plus tard, j'embauchais à la Banque Populaire d'Angers où j'y suis restée cinq ans. C'était l'âge d'or du monde du travail car la Banque embauchait régulièrement des jeunes de mon âge ce qui contribuait à créer un certain climat dans les services.


En 1963, la mode avait commencé à bouger et cela avait commencé à m'intéresser. Moi, je poussais ma mère à m'acheter des vêtements qui me plaisaient. Comme la plupart des gens, mon père commençait à mieux gagner sa vie et ça tombait bien car la mode devenait palpitante. Alors en 1964, comme je commence à gagner enfin ma vie, c'est encore plus palpitant : une anglaise a inventé la mini-jupe. C'est laid et sale dira Coco Chanel. Mais nous, les filles du baby-boom, on s'en moque et on passe à l'action, on découvre les gambettes. Les dessous sont sens dessus-dessous : adieu les bas, vive le collant qui monte à la ceinture. On rajoute un panty, sorte de short raffiné qui descend à mi-cuisses avec dentelles. Le péril jeune est là et les vieux se tordent le cou.

Pour ne pas être en reste, les garçons ont décidé de laisser pousser les cheveux aussi longs que les filles ont raccourci leurs jupes.

J'achète mes disques : les Surfs, un groupe malgache de six frères et soeurs chantent sur le Teppaz "T'en vas pas comme ça", Marie Laforêt m'invite aux "Vendanges de l'Amour" et en 1965, Adamo se fait connaître avec "Tombe la neige" et les "filles du bord de mer". Je suis allée voir mon idole au cinéma "les Variétés" à Angers. Je vais régulièrement au cinéma aux Variétés, sur le boulevard à Angers voir "La Grande évasion", "La Grande Vadrouille", "West Side Story" et l'inoubliable Docteur Jivago : c'est désormais fini pour les petits cinémas de quartier à Trélazé. Désormais, les loisirs de la ville nous attirent.

Nous nous sentons entraînés dans un tourbillon en dansant de plus en plus court vêtues, de plus en plus en vacances dans les stations de ski en construction (à Pralognan la Vanoise en stage franco-allemand avec l'UCPA) et en Autriche avec les copines de la banque et toujours avec l'UCPA.

 

En 1969, lors d'un séjour au ski en Autriche avec l'UCPA.
 

 

 

Mes parents m'offrent pour un anniversaire mon premier solex, un 3300, tout noir et comme mes copines en possèdent un aussi, la bicyclette est reléguée au grenier. Nous enfourchons le solex pour de grandes randonnées : avec ma copine, nous excursionnons une partie de la côte entre St-Malo et St-Brieuc en solex.

Nous étions encore toutes les deux à Amsterdam (mais sans nos solex) et nous dansions dans une boîte baptisée "Sur le Pont d'Avignon" quand nous apprenons par la jeunesse hollandaise que la Sorbonne est occupée par des étudiants en grève.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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