REVISION DES COURS A LA DAGUE ET VACANCES SUR LA COTE D'AZUR

Publié le par christiane choisnet

mon père et moi sur la Croisette à Cannes pendant les vacances sur la Riviera.

 

Comme promis, nous rejoignîmes les B..... à ST ÉLOY LES MINES et partîmes ensemble sur la Côte d'Azur en empruntant la fameuse nationale 7. Elle était fort encombrée en ce début du mois d'août 1962. Ce voyage était franchement éprouvant pour les nerfs de papa qui n'arrêtait pas de s'éponger le front. Il a fallut donc avaler des centaines de kilomètres sur la nationale 7, traverser la Provence et les faubourgs de ... Il a fallut supporter papa qui s'énervait dans les bouchons et maman qui s'énervait après papa.

 

 

Enfin nous arrivâmes dans la soirée à la Ciotat, nous avec la P60 et nos amis avec leur 4CV gonflée à bloc supportant un chargement hétéroclite sur la galerie ; enfin, la nôtre aussi.

Nous nous installâmes dans un camping situé à la Ciotat, camping qui n'avait rien de pittoresque mais pour nous c'était déjà un  enchantement : chaque jour, le soleil, la plage, une glace de temps en temps (nous découvrions avec bonheur les glaces à l'italienne) et surtout, cet accent inimitable.

Un jour de ce mois d'août 1962, je découvris cependant le malheur des rapatriés d'Algérie. Nous nous promenions sur le port de Marseille dont certains bateaux déversaient de ces malheureux. Beaucoup étaient perdus et je me souviens d'une femme qui pleurait sur un quai : on lui avait volé son seul bien qui lui restait, sa valise.



Le port de Marseille où je découvris en 1962 le désarroi des rapatriés d'Algérie vers la Métropole
 

Au bout d'une semaine de séjour à la Ciotat, mes parents et leurs amis voulurent changer de cadre et d'environnement car nous étions dans un quartier plutôt industriel que touristique. Nous partîmes, un beau matin, explorer d'autres rivages ; mais voilà, lors d'une traversée d'un carrefour dans la cohue des vacances, nous perdîmes toute trace de nos amis de Saint-Eloy. Il faut dire, d'une part, que le téléphone mobile n'avait pas encore pointé le moindre bout de museau et que, d'autre part, il y avait du monde, même en 62....

En désespoir de cause, après un conseil de famille restreint, nous avons installé notre campement à Fréjus, à la Tour de Mare mais, au bout d'une semaine, Maman commence à s'inquiéter de la famille B...... Elle réussit à obtenir l'adresse de leur point de chute auprès de leurs cousins restés en Auvergne et qui avait un petit commerce (le seul que le village possédait : donc une adresse téléphonique facile à joindre) et voilà le tour est joué. Nous voici donc partis les rejoindre car en fait ils avaient traversé le Var pour atterir à Mandelieu-la-Napoule près de Cannes, le long de la Siagne.



C'était en fait un camping très bruyant avec beaucoup d'animations noctures et surtout infesté de moustiques. Maman ne tarda pas à regretter son camping de la Tour de Mare à Fréjus où nous avions fait la connaissance de campeurs belges de Liège, bien sympathiques.

C'est durant les vacances à Mandelieu que nous découvrîmes l'existence de ces appareils de cuisson, les barbecue, un plaisir pour les possesseurs de ces grills de plein air mais un inconvénient pour le voisinage qui n'apprécie pas forcément les odeurs de fumée et, à cette époque là, tout nouveau, tout beau alors pas question d'interdire.

J'appris, en même temps, cette année-là, la mort de Marylin Monroe qui nous a tous bouleversés. Avant de repartir, nous avons pris la voiture pour longer la corniche : la voie était encombrée de décapotables de l'époque, des Versailles, des Floride, Caravelle au milieu des Cadillac. De Cannes à Monaco, nous découvrions que les palaces sont le front de mer de la Côte d'Azur, les falaises ouvragées de corniches, frontons et balustres et surtout maman voulait voir le rocher enchanté, le lieu de la rencontre entre le prince et la starlette Grace Kelly. Mais n'est-il pas permis de rêver  ?

Puis mes parents décidèrent de lever le camp plus vite que prévu en direction du bercail par le chemin des écoliers : la route Napoléon à travers les champs de lavande.


 

La route Napoléon
 

 

Les vacances avec maman se déroulèrent sans aucun problème : je venais de passer l'examen du B.E.P.C. avec succès et mon frère également.

J'ai d'ailleurs gardé un bon souvenir de cette dernière année scolaire au collège de TRELAZE, la classe de 3ème était une classe sympa et, à la fin de ma scolarité dans cet établissement, avec quelques copines, nous allions réviser nos cours à la Dague (La Daguenière).


La Dague, c'était notre plage et, dès le retour des beaux jours, nous y allions à bicyclette. J'adorais l'été avec ses torpeurs, ses lenteurs, ses ennuis délicieux. Il me plaisait aussi de respirer par ces après-midi plombés de soleil, l'odeur de vase qui se dégageait le long des bras de Loire quand celle-ci s'est retirée, après les crues de l'hiver. Nous cheminions par les sentiers longeant les berges des "boires" peuplées de hérons cendrés qui s'envolaient, dès notre arrivée, d'un léger frémissement d'ailes. 

Près de Bouchemaine en contre-jour
 


Et pourtant la Loire avait déjà fait des victimes et il nous était recommandé de ne pas nous y baigner mais quand nous étions ados comme tous les ados de toutes générations, nous aimions braver l'interdit, le danger...

Aujourd'hui, le retour de la baignade en Loire n'est plus à l'ordre du jour compte-tenu des nombreux risques que présente le dernier fleuve sauvage et si les baignades d'antan ne sont plus, la nostalgie demeure...

 


 

A la Dague avec une copine
 
Il nous est arrivé quelques fois avec Gérard, mon mari qui partage avec moi l'amour pour le fleuve sauvage, d'aller pique-niquer, notamment depuis les années 2000 dans le département voisin à St-Michel-sur-Loire en face de Bréhémont en alors en Anjou, à Bouchemaine, près d'Angers.

Que c'est bon de profiter des belles journées d'été en écoutant le murmure des feuilles des peupliers sous la brise. Ce n'est pas grand chose mais ces heures passées dans la fraîcheur de l'ombre à savourer, enfin, quelques instants de calme et de repos sont les meilleurs souvenirs de ma vie.

Quand je rentre à la maison, le soir, éblouie de toute cette lumière du ciel et de l'eau, je garde précieusement en moi le souvenir de ces journées peut-être parce qu'elles réveillent en moi certains souvenirs d'enfance.

 

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R
Magnifique blog!!! vos enfants doivent apprécier,mais par sécurité,il faudrait imprimer,et pourquoi pas..editer un petit livre de famille.La mémoire est essentielle pour les générations<br /> futures(enfin,c'est ce que je pense)Un grand merci pour le témoignage sur les rapatriés à Marseille. 9à réchauffe le coeur des gens de ma génération de voir que tout le monde n'était pas<br /> insensible!
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