LE TEMPS DES YE-YE

Publié le par christiane choisnet

Mon père acheta sa première voiture en 1960 : c'est une aronde P60 !
Mes parents venaient l'un et l'autre d'obtenir leur permis de conduire au bout de deux tentatives ce qui était fort bien car mon père avait déjà 53 ans et ma mère 46. L'aronde est toute en rondeurs et elle est toute bleue
C'est donc tout naturellement que nous partîmmes en 1960, avec l'aronde P60, en camping à Pénestin dans le Morbihan. Nous étions au camping de Pont-Mahé sur la route d'Asserac et nous avions emmené la table de camping, cette fois-ci avec les chaises et le petit réchaud à gaz.

L'ambiance y est très conviviale. Mes parents vont à la pêche à pied, ils jouent aux cartes et aux boules avec une famille voisine de la cité des Tellières et nous les enfants, nous nous faisons des nouveaux copains et copines parmi les enfants séjournant avec leurs parents. La majorité n'est qu'à 21 ans, il faut suivre les parents mais bah ! si on se fait des copains et des copines...

On sent que les vacanciers ont encore des difficultés car ils sortent à peine des années de redressement mais tout est compensé par une étroite solidarité. Pas de "bobos" ni de "m'as-tu-vu" au camping. La plupart sont des habitués des lieux et d'origine ouvrière. Le camping est familial.

C'est le temps des copains et des yé-yé. Johnny Hallyday chante "Souvenirs, Souvenirs". On entend Richard Anthony avec "tu parles trop" et "Nouvelle Vague". Les chaussettes Noires chantent "Be bop a lula". En 1960, j'ai 14 ans, c'est le début de l'adolescence qui sera marquée par cette nouvelle vague "yé-yé". Maman achète un pick-up Teppaz.
 
On met Richard Anthony ou Dalida sur le Teppaz, le volume à fond. Je tire le bras de plastique vers la droite et le repose sur le sillon. Quand on va au café; on met 100 sous pour écouter le juke-box.
On écoute Elvis Presley roucouler "Love me tender" "Love me true" ; ça fait hurler les anciens qui sont accoudés au comptoir mais ces engins qui ressemblent à des cadillac trônent désormais entre le baby-foot et
les tables du bistrot.
On écoute la révélation du rock, Paul Anka qui égrène "Diana" "Jambalaya" "Les Filles de Paris sont les plus jolies" et autres perles du même tonneau interprétées façon "crooner" énergique.

On veut être dans le coup

Pendant ce temps, je m'épanouis en classe de 6ème et ne regrette nullement l'école primaire de Sorges. Je tiens toujours la 1ère ou la 2ème place car je suis en concurrence avec une certaine Monique. Peu importe, mes parents sont satisfaits et les disques "vynil" tournent sur le teppaz.

J'ai le droit d'aller voir les films au cinéma "l'Armoric", près de la place Malaquais à Trélazé. Avec ses sièges en bois, la salle accueille les mordus du ciné et la jeunesse de Trélazé. Je me souviens de la foule sur le trottoir pour les films comme "BEN HUR", "LE PONT DE LA RIVIÈRE KWAÏ" ou "LES DIX COMMANDEMENTS".

A cette époque, la guimauve colle à l'écran et le public "bonne pâte" va larmoyer aux aventures de la jeune impératrice Sissi interprété par la candide adolescente Romy Schneider jusqu'à ce que Sissi devienne une véritable actrice.
Romy Schneider à l'époque des "SISSI"


Avant le film passent les actualités PATHÉ, relativement actuelles mais encore appréciées puisque la télé vient tout juste d'arriver. Pendant l'entracte, on suce des bonbons KRÉMA ou des esquimaux présentés par les ouvreuses dans des paniers en osier.

En classe de 5ème, mon frère me rejoint au collège car pour la première fois, à la rentrée de 1959, les classes sont mixtes. Je me souviens du prof' d'histoire-géo, il s'appelait Monsieur Morne, il portait bien son nom. Il était sévère mais très juste. Un jour, il eut l'idée d'organiser une sorte de jeu dont les questions portaient principalement sur Guillaume le Conquérant. C'était l'émission de "questions pour un champion" avant l'heure. Mon frère et moi avions répondu exactement à toutes les questions et le prof' nous avait accordé un 20  en histoire, à tous les deux. J'adorais l'histoire, moins la géo. C'était comme en math, le prof disait toujours de moi "illustre en géométrie et zéro en algèbre" et ce, malgré des cours dispensés à l'époque par un étudiant à domicile.  

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V
j'ai lu votre petite histoire sur les années yéyé et le cinéma l'armoric de trelaze eh bien mon pere etait le projectionniste et ma mére etait l'ouvreuse
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